Histoire de la commune

Aveluy au fil du temps

La commune a traversé les âges et le temps. Pour raconter son histoire, il faut revenir aux origines et donc à  l'étymologie de son nom attribué au village. Les éléments qui vous sont rapportés sur ce site sont issus de la « Notice géographique et historique » rédigée par M. Goubet, Instituteur (1899- Archives départementales de la Somme).

Aveluy est un village, sinon d’époque celtique, du moins fort ancien. Il n’y a rien de certain sur son étymologie. On trouve seulement dans la langue romane deux mots qui semblent y avoir quelque rapport avelets : petits enfants et luyer : récompense.

Sur ce point, M. Alcide THUILLIEZ, enseignant retraité, nous apporte son éclairage :

« Le nom d’Aveluy vient du latin populaire Abellociu(m), dont on a trace au premier siècle de notre ère ; je mets entre parenthèses le ‘m’ terminal qui à cette époque n’était plus prononcé. Abellociu(m) est constitué de deux mots : abello, qui veut dire ‘pomme’ et luciu, qui veut dire ‘verger’. Aveluy était donc, au temps de la colonisation romaine, une pommeraie, dont on peut penser que les produits alimentaient les légions implantées dans la région…les changements phonétiques intervenus ont transformé le ‘b ‘ en ‘v’ et le ‘ci’ en ‘y’. Très schématiquement, on est passé de ‘abelloluciu’ à ‘avel’luy’ puis Aveluy par simplification… »
 

Moyen-Âge 

Haut Moyen Âge 

La patronne d’Aveluy est sainte Fare. Son culte ne se répandit en dehors du diocèse de Meaux qu’au XIe siècle où on distribua ses reliques à diverses églises. Comme l’église dédiée à sainte Fare, ou Faire (fête le 7 octobre), abbesse de Farmoutier-en-Brie, et morte en 655, l’érection de la paroisse ne pourrait guère remonter qu’au VIIIe ou IXe siècle.

Moyen Âge classique 

Les chevaliers d’Aveluy sont issus de la maison de Beauvois. Ils portèrent tous un écu chargé d’un lion, à la bordure festonnée, ou ondée. Ces meubles sont restés dans la maison d’Aveluy, avec les émaux et métaux d’origines. Le cri des Beauvois était : Wallincourt. Ont-ils conservé le souvenir d’une extraction de cette maison ? Aveluy eut ses anciens seigneurs ; ils existaient avant le XIIe siècle mais ils ne portaient pas le nom de ce pays. Certains servirent les Pays-Bas, mais beaucoup servirent Bourgogne. Une branche s’établit en Brabant. Déjà, en 1380, on rattachait la particule au patronyme, mais souvent, il s’agissait d’un cadet d’une famille ; cependant, ce n’était pas une généralité.

Les chevaliers d’Aveluy participèrent aux croisades.

Bas Moyen Âge 

Les chevaliers d’Aveluy participèrent en 1346 à la bataille de Crécy, et à la bataille d'Azincourt en 1415.

La seigneurie d’Aveluy fut séparée de celle de Beauvoir, à la fin du XIVe siècle, et est directement attribuée à l’un des membres de cette famille. C’est ainsi qu’apparait subitement en 1424 Jean d’Aveluy, dit Lioncel (Lionel), en qualité de capitaine du château d’Encre (Albert). Il se fixe pendant peu de temps à Aveluy, et est l’ancêtre des Daveluy d’aujourd’hui. C’est lui qui rattache, officiellement, la particule au patronyme. Toutefois ce nom existait déjà antérieurement, puisque plusieurs chevaliers portent le nom d’Aveluy.

Époque moderne 

L’église d'Aveluy est desservie primitivement par le prieuré de Brebières qui en était très rapproché. Un prêtre séculier se réservait toute la dîme avec la nomination à la cure, dont les titulaires connus furent messieurs Dehen, bienfaiteur des pauvres, en 1684 ; Philippe Latiffy, ancien curé de Bray, en 1693 ; Gouy ; Dufour ; Wable ; (de) Warvillers, et Messio.

Les seigneurs d’Aveluy ont été confondus, au XIIIe siècle, avec les seigneurs de Beauvois, ou Beauvoir, paroisse de l’ancien doyenné de Ham, en Vermandois.

La seigneurie d’Aveluy disparait jusqu’au XVIIe siècle, où ce domaine, qui relevait du marquisat d’Albert, appartient au baron de Linars. L’unique héritière, Hermine de Linars, le transmet au marquis de Fléchin dont la descendance s’éteint en 1852.

Aveluy est détruit durant les guerres du XVIe siècle. La chapelle Sainte-Marguerite, élevée à l’extrémité ouest du village, servit longtemps aux offices de la paroisse.

En 1777, parut un ouvrage, Trésor généalogique, ou extrait des titres anciens, par dom Philippe Joseph Caffiaux, religieux bénédictin de la congrégation de Saint-Maur. Ce travail concerne les maisons et familles de France, et des environs, connues en 1400, ou auparavant. Dans son ouvrage, dom Caffiaux note que la maison noble d’Aveluis tirait son nom d’un village en Picardie, près de la ville d’Encre, aujourd'hui Albert.

Époque contemporaine 

Première Guerre mondiale 

Le village est totalement détruit pendant la Première Guerre mondiale, en 1916, au cours de la bataille de la Somme. Le bois d'Aveluy fut un important dépôt de munitions et de ravitaillement pour l'armée britannique pendant la guerre.

Il a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le 27 octobre 1920.

Seconde Guerre mondiale 

Le 23 juillet 1944, dans le bois d'Aveluy, fut retrouvé le cadavre du coiffeur Léandre Deflandre, résistant arrêté par la Gestapo et torturé à la prison d’Amiens. Selon certains, il aurait été enterré vivant par la Feldgendarmerie d’Albert.

La vallée d’Ancre offre un sol tourbeux. A l’est, sur les coteaux conduisant à Ovillers, le sol est essentiellement calcaire ; à l’ouest le sol est en partie argileux. Dans le village même se trouvent des gisements d’un tuf très compact ainsi que des silex exploités pour les routes.

Le territoire d’Aveluy, assez accidenté, présente l’aspect suivant :

  • au centre, du nord au sud : vallée d’Ancre encaissée
  • à l’ouest : le terrain se relève en pente douce vers Bouzincourt
  • les pentes sont plus fortes vers l’est
  • deux vallées sèches viennent en outre rejoindre la vallée d’Ancre en amont d’Aveluy

Aveluy est arrosé par la rivière d’Ancre qui prend sa source à Miraumont et se jette dans la Somme à Corbie.
En face du château d’Aveluy, un ruisseau connu sous le nom de « Petit Canal » vient déboucher dans la rivière dont il longe la rive gauche. Ce ruisseau prend sa source dans les étangs de Saint-Pierre-Divion.